Nul ne symbolise mieux l’alliance du violon et de la guitare que Niccolò Paganini. Le virtuose italien, qui jouait des deux instruments, nous laisse en effet une œuvre importante pour cette formation, dont la sonate op.64 n°1 est un bel exemple. Le style de Paganini est ici plein de fraîcheur, de fougue, d’esprit. La forme ramassée enchaîne des thèmes d’une évidence et d’une expressivité puissante qu’on les croirait sortis d’une chanson populaire génoise. Au delà de la virtuosité caractéristique de cette Centone Di Sonate, c’est toute l’inspiration mélodique qui s’y déploie. Ceci nous rappelle pourquoi Paganini, artiste inclassable, a su captiver ses contemporains et fascine encore aujourd’hui, tout comme son compatriote napolitain moins connu Mauro Giuliani qui reste à découvrir.
Manuel de Falla et Isaac Albéniz sont les plus éminents représentants du domaine musical espagnol du tournant du XXème siècle, prônant un renouveau de la musique espagnole par un retour aux sources populaires. Falla, après avoir séjourné à Paris et s’être lié à Claude Debussy dont il admire profondément la manière, compose ses Chansons Populaires Espagnoles, inventées par lui mais utilisant de manière saisissante l’idiome et les formes traditionnelles ibérique telles que la Jota ou le Polo. La version pour violon et guitare fait ressortir les qualités saillantes de cette musique - verve, énergie, émotion, lyrisme, alternance de l’ombre et de la lumière - tout comme les pièces pour guitare d’Albéniz qui complètent ce programme, nous transportant dans une Espagne pittoresque, savante et populaire à la fois.
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